jeudi 25 décembre 2008

la Roumanie


Atelier couture avant de dormir, avoir du fil ,et une aiguille c'est toujours bien utile...












Pour repartir de Sofia, nous avons repris une partie du chemin de l'allée. Il y avait deux routes: soit une avec un col à 1788 m, soit une autoroute. A l'allée, un policier nous avait déconseillé de passer par le col "vraiment trop pentu" nous avait-il fait comprendre. Du coup, nous étions passés par l'autoroute, pas de panneaux nous mettant d'interdictions, nous avions roulé jusqu'à Sofia sans problème. Mais au retour à la sortie d'un tunnel, la police nous a dit que l'on n'avait finalement pas le droit d'être là, qu'il ne fallait prendre que la petite route, mais ça va on avait passé le plus dur... En France, si tu n'as que 4 euros en poche, tu peux rentrer chez toi, t'as même pas la bière!!!!

En passant par Pleven, une ville beaucoup plus grande que notre Pleuven du Finistère (petit village à côté de Fouesnant pour ceux qui ne connaissent pas), un homme sur son vélo nous interpelle pour discuter. On restera quelques minutes sur le bord de la route, il nous dit qu'il a fait la course cycliste Paris-Brest-Paris l'été 2007... et il fini par nous inviter à manger, et par la suite à rester dormir. Il nous parlait en bulgare comme si nous le parlions aussi, on a passé une journée à ne rien comprendre, mais c'est pas grave, il était super drôle. Le soir, il avait invité ses jeunes voisins à passer la soirée pour que nous puissions discuter en anglais avec eux. Ils font parti d'un club de cyclistes et ils ont décidé de nous accompagner le lendemain jusqu'à la ville suivante, à environ 50km.
Tout du long de la route, il y avait des pancartes "interdit aux vélos et aux charrettes", mais là, ça ne dérange personne. On est passé de nombreuses fois devant la police qui ne nous a jamais rien dit. Il font tout à l'envers ces Bulgares, c'est bizarre, aussi bizarre que quand ils disent "non" ils hochent la tête de haut en bas et pour dire "oui" de droite à gauche, ou encore ils disent "bahowbahow" pour faire l'aboiement du chien ou "mooooouh" pour la vache ... elle fait bien "meeeeeuh" la vache, non? bref ...









Un petit air bulgare.





Samedi 21, nous avons passé la frontière roumaine par un très long pont qui passe par-dessus le Danube. Le fleuve arrive bientôt en fin de vie, il est du plus en plus large.
Première impression de la Roumanie "huuumm, ça sent les égouts". Au poste de douane, c'est une vache qui est là pour nous souhaiter la bienvenue.
Sur une route à deux voies, une voiture se met à mon niveau. Les gars me saluent et me posent des questions. On s'arrête, ce sont deux Roumains qui travaillent à Paris et qui sont de retour pour les fêtes. Le passager mangeait des covrigis, sorte de gros bretzel (beaucoup de gens en vendent sur le bord des routes). Je lui demande si c'est bon et il me dit "tiens, je te le donne cadeau" et il va chercher dans son coffre une bouteille d'un litre et demi de vin de sa famille "tiens, c'est pour ce soir" dit il, il avait aussi un demi cochon qui venait d'être tué. Ils continuent leur route et je m'aperçois que ma roue est crevée. Il y a un gars 50m plus loin qui vend des covrigis et de l'alcool devant chez lui. Je vais donc lui demander si je peux me mettre à l'abri chez lui pour réparer, et il me dit "pas de problème", il me sort toute sa caisse à outils, nous paie à boire et avant de partir nous donne une de ses bouteilles d'alcool local qu'il vend, du tuica. Plutôt accueillant ces Roumains!




Des enfants avec un petit mouton dans les bras attendent dans les rues que les passants leurs donnent quelques pièces pour le nourrir...





64 km après la frontière, Bucarest.
Selon la légende, le nom de la ville vient de Bucur, un berger qui se serait établi le premier sur l'emplacement actuel. Comme, en roumain, bucur signifie joie, de nombreux écrivains roumains surnomment Bucarest la ville de la joie, ça ne lui a pas forcément porté chance, car ça n'a pas été toujours la joie au cours des siècles qui ont suivi...
Au début du 20ème siècle, Bucarest était également appelée"le petit Paris", car la ville comptait, dans ses vieux quartiers, nombre de maisons de maîtres construites sur des modèles parisiens.
Vers la fin du 19ème siècle, plusieurs architectes français, tel Paul Gottereau, ont supervisé la construction de nombreuses demeures et édifices, dont le célèbre "Romanian Savings Bank". Ce style de construction fut même baptisé style "néo-roumain".
La France garde une place importante dans le coeur des Roumains.
Les incontournables "Dacia", ces emblématiques voitures roumaines, ont été produites durant 3 décennies sur un modèle de Renault 12 française ! ou la copie de l'arc de triomphe parisien en mignature, 25m de haut, ainsi que la grande avenue Calea Victorei, copie des Champs Elysées, sauf qu'avec le temps, les bâtiments en béton, faits à la va-vite ont très mal vieilli. L'avenue est ornée en pagaille de câbles électriques, c'est impressionnant!



Et un petit air roumain.


En 1984, Nicolas Ceausescu entreprit de se faire construire un palais à la mesure de son orgueil, voulant laisser ainsi une trace indélébile de son règne. Mais comment trouver, en plein centre ville, les 520.000 m2 d'espace nécessaires à une telle construction? Ceausescu n'hésita donc pas à faire raser tout un quartier de Bucarest, soit quelque 7 000 maisons et 26 églises...C'est pratique d'être dictateur.
Le projet initial visait à regrouper tous les services de l'état ainsi que la résidence de Nicolae Ceausescu.
L'intérieur, est parait-il majestueux et somptueux et il est possible de le visiter, mais malheureusement, il est fermé pour les fêtes.

Le projet en quelques chiffres :
la destruction de 520 ha de la ville de Bucarest (1/5 de la superficie totale, l'équivalent de 3 arrondissements parisiens) ;
le travail de 20 000 ouvriers jour et nuit pendant sa construction ;
l'expulsion et le relogement de 40 000 personnes dans des immeubles parfois insalubres (ni eau, ni gaz, ni électricité) ;
le projet a coûté 40 % du PIB chaque année de sa construction.
Le Palais du Peuple aujourd'hui :
2e plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone (USA) ;
45 000 m² de surface au sol ;
400 000 m² habitables ;
100 m de haut ;
salles de 20 m de haut (la plus grande a la taille d'un terrain de football).
...
un caprice!

Nous avons passer un Noël international: japonnais, grecs, allemand, italiens américain, mais pas un seul roumain dans l'auberge.

En réponse à Stan, malheureusement nos moufles et le reste des cadeaux que nous avions commandé ne sont pas arrivés... mais je crois savoir pourquoi....


En ce 25 décembre 2008, nous souhaitons à tous les lecteurs qui regardent ce blog dans le monde entier et qui sont à ce jour aussi nombreux que nos kms parcourus,

UN JOYEUX NOEL!

lundi 15 décembre 2008

VIVE LES 10 000 KMS !!!!!


Salut les frangins nous pensons tous très fort à vous et nous levons nos verres à vos 10 000 kms.

Nous aussi on boit un verre à votre santé

dimanche 14 décembre 2008

la Bulgarie le 15 décembre





Après cet épisode, nous nous attendons à trouver un pays beaucoup plus riche et développé que la Serbie. Mais bien au contraire, on passe sans problème la douane et les premiers bâtiments bulgares après la frontière sont des ruines, des carcasses de bâtiment qui ont été pillées de leur brique. Après, ce ne sont que des petits villages où chaque habitant se suffit de sa propre production. N'ayant quasiment rien pour vivre, certains sont encore obligés de travailler...
Les images d'autres personnes âgées nous reviennent en mémoire: ceux qui vendent leurs chaussettes de laine fabriquées sur le moment et quelques maigres salades de leur jardin dans la rue assis sur des tabourets inconfortables ou à même le sol, ou ceux qui attendent avec un pèse-personne l'éventuel client. Ou encore ceux qui fouillent les poubelles à la recherche de quelques cartons à récupérer pour les revendre... Autres oubliés de la société...
Les villes se modernisent petit à petit en ouvrant des centres commerciaux comme kauflan une marque allemande très répandue dans l'est. Sur notre passage, on assistera à une inauguration d'un magasin de hifi électroménager, une vraie révolution; toute la ville se relaie toute la journée pour voir et acheter, avec leurs pauvres moyens quelques appareillages; une scène est même mise en place pour l'occasion, ça va être la fête ce soir avec la bière à 1 leva!... (1 leva = 0,50 cents d'euro).
La route qui mène à Sofia est de loin la pire que nous ayons empruntée depuis notre départ. Trous, ornières, animaux écrasés. Les obstacles sont nombreux!! mais les fossés sont de plus en plus sales, les ordures s'entassent sur le bord des routes avec énormément de bouteilles jetées par les automobilistes. Ca n'a pas l'air de déranger plus que ça, les gens ne ramassent même pas ce qu'il y a devant leur porte.
Depuis la Hongrie, il n'est pas rare de voir des charettes tractées par des chevaux ou des ânes sur les routes, mais ici il y en a vraiment énormément. A part à la télé dans "la petite maison dans la prairie" ou à Kerbader, je n'avais jamais vu ça. Les plus riches ont installé des pneumatiques, mais les autres sont encore avec des roues en bois. En Bulgarie, ils ont la particularité d'avoir un gros pompon rouge entre les yeux. ?










Sofia est une capitale à taille humaine. La circulation n'y est pas un cauchemar pour les cyclistes, pourtant nous y arrivons avec un à priori pas très positif car avec la pauvreté qui règne dans la campagne, on s'attendait un peu au pire. Je me demandais qui peut bien vouloir venir visiter la Bulgarie, mais grande surprise en arrivant à l'hostel Mostel, il ne restait plus que deux lits de libre, ouf! Nous passerons trois jours à sillonner la ville. A Sofia, il faut visiter les églises orthodoxes dont l'intérieur est noirci par les fumées de bougies et d'encens, sans autre éclairage que les flammes des cierges et leur reflet dans les dorures des icônes. On s'y est un peu attardé comme à chaque fois, fascinés par l'ambiance, l'odeur, les murs recouverts de superbes peintures toutes différentes à chaque fois et les femmes qui embrassent les icônes et guettent l'arrivée du Pope.
Ste Sofia

Superrette de rue


mercredi 3 décembre 2008

Belgrad et la Serbie



Le passage en Serbie s'est fait plus tranquillement qu'on ne le pensait. Les droits au voyage ne sont pas les mêmes pour tous les européens; une personne de l'Union Européenne peut aller sans problème en Serbie s'il a un passeport, mais un Serbe ne peut pas sortir de chez lui sans payer un visa, seulement il peut aller en Russie...
C'est pourtant le pays qui nous a le mieux accueilli jusqu'à présent et où il nous est arrivé un tas de bonnes aventures en très peu de temps. Le nord du pays est complètement plat, c'est étrange, les routes sont pour la plupart des longues rues bordées de maisons ou d'immenses champs sans arbre, sans route perpendiculaire ou carrefour. Il faut aller dans le bourg suivant pour trouver une route et changer de direction. Du coup, difficile de trouver un coin pour se planquer le soir. Nous avons donc du faire ce que je ne voulais pas trop faire, frapper aux portes pour dormir dans le jardin. Bien sûr, les gens sont bien souvent d'accord, et nous offrent le café, thé et gâteaux en arrivant. Certains même nous invitent à manger pour le dîner et au p'tit déj. Un midi, nous faisions nos courses dans un petit village et un homme s'approche pour me parler; au bout de quelques minutes, il nous invite pour manger. Je me dis "pourquoi pas?". Le temps de nous préparer ses spécialités serbes et de manger, l'heure tourne et il nous dit "dans deux heures, le soleil se couche, restez donc dormir". Je lui dis que nous ne pouvons rester, que nous avons de la route à faire avant Belgrade. Mais il insiste, il traduit dans son dico serbe-anglais "repos", et le vent se lève. Bon, ok pour cette nuit, une nuit au chaud ne nous fera pas de mal.
Il est pasteur et le lendemain, il nous dit "je pars à 10h faire ma messe, gardez le feu en vie dans le poêle, je reviens à midi". On lui dit que nous aussi partons à 10h, il dit "non non, repos, vous partez demain, il n'y a pas de souci" il insiste. Mais ce coup-ci, il ne nous convaincra pas, nous l'accompagnons jusqu'à son église et reprenons notre route pour Belgrade en direction de Novi Sad, une jolie petite ville où nous avons rencontré un couple, un Français et une Serbe avec qui nous avons passé une superbe soirée, ainsi que deux gars un midi qui nous ont invité à prendre l'apéro dans leur taverne secrète où ils fabriquent de l'eau de vie de vin "du raki".


Le Raki signifie "eau de vie", mais comme chez nous, il en existe à un peu tous les parfums. Ils veulent tous nous en faire goûter. A l'auberge à Belgrade, ils en avaient aussi, mais au coing, et un midi, un p'tit vieux sur la route a tenu à nous en faire goûter à la poire... bref,


Certains dirons que c'est la providence... dans ce cas merci, sinon on verra la semaine prochaine si les Bulgares sont aussi sympas...























Cette semaine-là, nous avons passés nos 10000 kms, et comme par hasard, on passait juste à ce moment-là dans un village devant un bar nommé le Queen's, alors on n'a pas pu s'empêcher d'aller prendre un verre pour fêter ça...

Belgrade, une grande ville. La partie habitation est très moche, noire, je ne sais pas comment il font leurs enduits, mais il n'y en a aucun qui tient, et tous les bulding sont entassés les uns sur les autres, sans intérêt.
Il reste encore quelques traces des bombardements de la guerre du Kosovo, surtout sur un bâtiment qui n'a pas été reconstruit. La partie ancienne n'est pas vraiment intéressante non plus, la place de la république parait il très célébre, une grande avenue avec de nombeuses boutiques, seule la forteresse qui donne une belle vue sur le Danube et son confluent, la Save mérite le coup d'oeil par beau temps.












Le sud du pays a un paysage complètement diffèrent, on tentera de suivre le Danube jusqu'aux Porte de Fer qui se trouvent avant Turnu Severin en Roumanie. C'est le Danube qui s'est fait un chemin entre les montagnes, les falaises, c'est gigantesque, pittoresque, magnifique, enfin c'était super quoi!... la balade s'est étalée sur trois jours, premier jour pluie, deuxième brouillard et par chance le troisième soleil.











La dernière nuit passée chez l'habitant en Serbie a bien failli être la dernière tout court de notre voyage. C'est chez ce bon vieux bonhomme qui regardait tranquillement sa télé en noir et blanc que nous avons été frapper à la porte un soir après la nuit tombée pour avoir un coin de pelouse. Mais le pauvre, en haut de sa colline, ne devait pas avoir souvent de la visite et a eu une peur bleue en nous voyant. Il a accepté à reculons dans un premier temps, mais seulement si nous dormions dans l'étable sur le fumier de chèvre; il nous a quand même proposé du foin frais comme matelas. On avait beau lui dire "non non, ça ira, nous avons notre tente et un bon duvet (qui sens d'ailleurs probablement plus fort que le bouc...) et on sera mieux dehors, c'est plus aéré!!", mais il insiste et nous fait " vvvvvvvvvv " pour dire que ce soir il y aura du vent... Il change l'ampoule, rentre chez lui pas très à l'aise et éteint toutes les lumières et sa télé. Malgré tout, nous dormirons quand même dans notre tente et il n'y aura pas de vent de la nuit.
Au petit matin, on remballe notre bardage comme tous les matins, et qui on voit arriver la bouche en coeur avec sa bouilloire de café et deux tasses ?, notre p'tit vieux qui vient vers nous tout sourire, et qui nous fait comprendre qu'il était désolé pour hier soir, qu'il avait eu terriblement peur qu'on soit des gangsters, et qu'il n'a pas dormi de la nuit, il nous versera même quelques larmes sniff, et il rentre chez lui (moment émotion). Quelques minutes plus tard, on lui ramène ses tasses, il nous donnera un pain avant de partir, il repart et revient avec son fusil, Fred a eu une seconde de flipe, mais non! il fait tomber devant nous ses cartouches à terre et nous fait encore signe qu'il a vraiment vraiment eu peur!! Il nous dit qu'on est les bienvenus au retour, et de peur de le vexer, on n'a pas osé lui dire qu'on ne passerait pas par là au retour. On serait sorti pisser en pleine nuit, il nous aurait abattu sur place...